Hardi les Ardennes !

Un article de RcmWiki.

Ce récit est extrait du Pignon voyageur

Hardi les Ardennes !

Vincent, avril 2007

Samedi 10 novembre : levés dès potron-minet, rendez-vous au club à 6h30 (enfin presque) pour les 21 marcheurs (dont 14 marcheuses) et en route les essuie-glace sur les autoroutes belges. Henry nous a déjà prévenus qu'il neigeait la veille sur les Ardennes.

On se retrouve impeccablement à Monthermé pour le départ de la marche à 9h30 (enfin presque, et à part Henry qui termine son paquetage). Attaque de la première grimpette, Hervé en bon chien de berger attend Henry ­ pour lui apprendre que nous ne revenons pas ici ce soir : Henry retourne refaire son paquetage, Hervé le guidera désormais par téléphone.

Déjà se présente la problématique qui sera celle de ces deux jours il pleut, on met la cape, ça monte, on se transforme en sauna, on enlève la cape puisqu'il ne pleut plus, on redescend, il y a du vent, on a froid, on remet cape ou coupe-vent, et ainsi de suite. Hervé a peut-être la bonne solution : le parapluie !

Le parcours concocté par Philippe nous emmène au-dessus des méandres de la Semoy (Semois en Belge) pour rejoindre par endroits la rivière, puis remonter pour couper un méandre par la colline, sur des sentiers qui prennent parfois les courbes de niveau à la perpendiculaire : ça fera un joli total de dénivelées.... Mais aussi de beaux points de vue, et des points remarquables comme ce chaos de roches vertes empilées sans doute par des géants.

A midi, nous sommes trop contents de nous abriter sous des sapins bien touffus qui nous protègent de la pluie, sinon du vent. Michel et Binchette expérimentent leur plat « vitcho », les autres mangent froid, et sans traîner.

C'est reparti par des sous-bois jonchés d'un épais tapis de feuilles, dissimulant parfois des ronces traîtresses qui font croche-pied, ou croche-bâton ; par endroits, le chemin est creusé de profondes ornières (merci les motos tout terrain). Joanita commence à trouver la plaisanterie un peu saumâtre et se dit décidée à reprendre le train demain ; Heureusement, elle changera d'avis. Henry mène l'allure (oui, il nous a rejoints depuis le temps) et hèle les retardataires d'un « ça va ? » répété, qui n'appelle d'ailleurs aucune réponse.

Enfin, on rejoint les bords de la Semoy, et l'ancienne voie du petit train, transformée en un agréable chemin qui nous amène aux Hautes Rivières, où nous attend l'auberge de l'Ardenne Après des douches prolongées, on se retrouve au salon pour déguster bière, Kir et pain frotté d'ail, Le dîner pantagruélique nous fait apprécier jambon d'Ardenne et civet de cerf. On n'aura pas besoin d'être bercés !

Au petit déjeuner, Philippe est déjà en train de barbouiller ses cartes de feutre bleu, pour adoucir le tracé rouge initialement prévu (Ariane a du lui faire la leçon cette nuit). Cependant, Joanita et quelques genoux défaillants préfèrent reprendre le chemin du petit train pour rejoindre Monthermé par les rives. Pour les autres, c'est reparti par monts et par vaux. Heureusement, le temps se montre un peu plus clément.

Nous sommes tout de même ravis de trouver un café accueillant, pour un pique- nique bien au chaud (surtout pour Michel et Binchette qui savourent leur deuxième « Vitcho ») Et on repart en empruntant la future voie cyclable sur berge. Un soleil timide éclaire les arbres et la rivière, les marcheurs se sentent pousser des ailes, on doit frôler les 7 km/h. La remontée sur le coteau nous freinera un peu, et nous offrira un superbe point de vue sur la Meuse scintillante, puis des sous-bois magnifiques.

On redescend, on remonte... non, marre de remonter, on va finir par le brave chemin en bord de Meuse ; un dernier clin d'oeil du soleil sur le coteau, encore quelques kilomètres au grand trot et nous voilà sous les murs de Monthermé, acclamés de l'autre rive par nos 6 « marcheuses de plat » arrivées depuis longtemps. Il faudra encore un petit effort pour pousser le combi récalcitrant, et en route (il pleuvra un peu, bien sûr).

Un immense merci à ceux qui ont permis le succès de cette expédition, en particulier notre toujours dévouée Binchette (secondée par Michel), qui depuis des semaines a assuré toute la préparation et l'hébergement, ainsi que Philippe à la topo.

Vincent