L'Écosse, d'Île en îles, 3- Glasgow - Lochanza

Un article de RcmWiki.

Ce récit est extrait du Pignon voyageur

L'Écosse, d'Île en îles, 3- Glasgow - Lochanza

Daniel, 16 juillet 2008

un chapitre de L'Écosse, d'Île en îles


Glasgow Youth Hostel YHA 7/8 Park Terrace situé en plein cœur du quartier historique du West End.

Aujourd’hui nous roulerons en direction d’Ardrossan pour prendre, si nous arrivons à temps à l’embarcadère de Ardrossan, le ferry qui doit nous débarquer à Brodick sur l'Ile Arran (c’est pas tous les jours qu’on rigole !)

Levés dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne... tout simplement parce que Jean Pierre pensait qu'il était déjà 7h du mat au cadran de la montre, nous voilà tous fin prêts pour le petit déjeuner. Dommage... nous devrons attendre l’heure convenue.

À 7 heures 30 tapantes nous nous engouffrons dans la salle à manger où un « petit déj » bien français nous est proposé en self service. Je fais la connaissance d’un australien en échangeant quelques mots avec un de mes voisins. Après les agapes majoritairement « viennoises » arrosées de café ou de thé ; c’est le temps de la récupération des vélos entreposés loin derrière l’auberge. De plus la rue qui y mène est en réfection. Bref, nous partons à peu près à l’heure que nous nous étions fixée. Bravo enfin du sérieux.   Nous évitons d’abord les degrés franchis péniblement la veille, et après plusieurs détours qui valaient le coup, nous atteignons le centre ville. C'est ainsi qu'il nous est donné de comparer une pâle copie architecturale de l'Opéra House de Sydney (c'est juste moi qui le dit) et de constater qu'une partie de la population de Glasgow se rend au travail d'un pied alerte, voire au pied de course, et à bras de chemise courte , alors que la plupart d’entre nous mettraient volontiers une petite laine. D’autant qu’elle ne manque pas ici ; il suffit de déshabiller Pierre pour habiller Jean Pierre !

Après une rapide incursion dans les faubourgs de Glasgow, nous regagnons le fameux National Cycle Network. Celui-ci serait certes confortable mais il est trop souvent constellé de bris de verre, tout particulièrement à l'approche des lieux habités, ou des passages sous les ponts.

La N 7.75 ne se laisse pas prendre à la légère ; il faut quitter le regard du macadam pour ne pas la louper vu que sa signalisation est haut perchée ! D’où le dilemme crever ou se paumer ! Edmond a fini par choisir... crevant !

Nous parvenons jusqu'aux limites d'une vaste pelouse au fond de laquelle, en arrière plan, se déploie la façade d’un édifice bâti imposant Nous pensons qu’il faut aller jusque là pour trouver notre route Cette élucubration se révèle sans issue, nous rebroussons chemin...

Nous hésitons encore un moment avant de nous engager finalement dans un long chemin attenant au mur d'enceinte de cette propriété (origine probablement de l’expression écran de verdure !). C’est vrai qu’elle s'étale sur des hectares de gazon fraîchement entretenu. Le préposé au green est là, présentement, à observer nos manœuvres sans grand humour apparemment !

Nous avons droit aussi à deux chicanes à franchir, fabriquées sans doute, tellement elles sont étriquées, au temps où Bruxelles chantait. C'est-à-dire au temps où les vélos n'avaient qu'une roue !

Nous tournons en rond un moment (c'est bien fait !) avant que le gardien d’une belle demeure nous indique où prendre la piste cyclable. D'abord traverser le parking et s’engouffrer ensuite dans un fourré. Ok, nous sommes téméraires !

Bien d’autres péripéties nous attendent; comme cette descente épique, et son relais bicyclettes improvisé, pour accéder subrepticement sur un chemin de halage. La piste est belle avec sa ripisylve typique.

Nous sommes à présent sur le tracé, au profil homogène, d'une ancienne voie ferrée réhabilitée en chemin de randonnées. Après que nous eûmes atteint un lac nous réalisons que nous nous sommes fourvoyés : rapide come-back, et arrivée quelques kilomètres plus tard sur le territoire de la ville de « Balveaire », là nous empruntons la promenade de la digue de mer jusqu'à l’embarcadère sus-dit. Petite déception alors nous sommes contraints de revenir sur nos traces, le ferry que nous devions prendre est déjà parti ! Dès lors, nous avons tout notre temps pour nous restaurer, mais où ? Après tergiversations nous entrons d'abord un, puis deux, puis tous ensemble, tous ensemble...! dans un «fish and chips». Un filet et demi d’une belle morue, passé dans une pâte à crêpe, puis trempé dans l'huile bouillante, ira sans ménagement recouvrir les frites hirsutes qui l'accompagnent ! Chacun repart sa pitance à la main, insouciant du cholestérol qu'il emporte, sous un soleil soudainement devenu sympathique, pour aller se sustenter sur le premier siège venu. D’aucuns préfèrent prendre un peu de hauteur... Fait remarquable : Hervé a partagé quelques frites avec de jeunes bambins autochtones (je n'ai pas dit qu’il est rare qu’Hervé partage sa nourriture non, il le fait volontiers... quand il en a trop ! - pardon Hervé c’est pour rire !)

Repus, nous rejoignons l’embarcadère un « mile » plus loin.

Là nous rencontrons un couple nordique de jeunes adultes sacochards et faisons un peu connaissance. Nous les reverrons plus tard sur notre la route.

Embarquons avec nos vélos par l'avant. Traversée: 1 heure !

A bord nous avons pris, Pierre et moi, une bière puis je suis allé m'allonger sur une banquette du lounge où après y avoir somnolé j'ai fini par m'endormir

C'est un employé qui vient m'avertir que le débarquement a lieu !

A la hâte je récupère ma sacoche mais j’oublie ma casquette « pôvre de moi ! ». Je me précipite vers l’escalier qui conduit au garage. Dans ma ferveur je m’arrête au premier palier, j’essaye en vain d’ouvrir une porte puis une autre derrière : idem. Je me dis que je suis ferré, je remonte quatre à quatre l’escalier et je tombe nez à nez avec un russe qui me fait signe que c'est au deuxième sous-sol (more down, more down !) que ça se passe !

Je parviens enfin au garage, stupéfaction : plus un vélo ! Je me précipite à l'autre extrémité du garage et là je vois mes RCM, et mon vélo est là en de bonnes mains. Retour à la terre ferme.

Après avoir bien roulé nous traversons à nouveau le parc d'un château. Jean-Pierre n’a pas suivi. Nous partons à sa poursuite...

Nous le rejoignons dans la montée d’un col authentique et belle descente vers une magnifique anse. Paysages d’exception !

En face une énorme colline (à franchir demain ?) et puis cette bâtisse qui trône au milieu de l’eau : le château de Lochanza, un mouton s'est couché là au bord de l'eau. On dirait qu'il broute les vagues festonnées de varech.

Nous nous installons dans l’auberge du jour puis nous partons en quête d’un resto. Sur la route nous croisons la femelle d'un cerf , ou un daguet, je ne sais, qui sans se préoccuper de nous se régale d'une moquette herbeuse recouvrant la rive du plan d'eau tout proche.

L'endroit où nous allons nous restaurer est sympathique, et nous y sommes surtout bien accueillis.

Aussi, ce soir c’est doubles pintes suivies de soupes au poisson, de pâtes, et de haddocks plus dessert !

Après quoi, nous contemplons le bar à whisky. Impressionnant !

Retour pour des ablutions à l’auberge. Le chemin imposé pour se rendre à la douche résulte d’une pensée labyrinthique où il faut d’abord sortir des chambres, en petite tenue, par l’extérieur du bâtiment et y rentrer.

Après cette soirée festive, je m’endors rapidement pour une nuit kaléïdoscope géant, la tête éclatée.

Trop petite pour contenir l’ensemble de ces paysages magnifiques imprimés dans la journée !


à suivre : L'Écosse, d'Île en îles, 4- Lochanza - Oban