Variations toscanes de Dominique

Un article de RcmWiki.

Ce récit est extrait du Pignon voyageur

Variations toscanes de Dominique

Dominique, avril 2007


Lundi 23 avril

Départ de Roissy dans notre « jet presque privé » ; une poignée de passagers avec nous, un steward attentionné, le survol des Alpes enneigées et illuminées de soleil... le rêve commence.

Arrivés à Pise dans l’après–midi. Soleil, brise légère, effervescence d’un aéroport. Nous récupérons très vite nos bagages et courons vers la gare pour chercher le train qui nous emmènera jusque Poggibonsi.

Grande discussion avec deux Sénégalais momentanément italiens, qui ont parcouru la France, l’Espagne... premier cours d’italien !

Changement à Empoli et... surprise, sur le quai nos 4 compagnons qui arrivent de leur train couchettes via Florence.

Poggibonsi : tout le monde descend.

Sortie de la gare : rencontre avec nos camionneurs qui viennent d’arriver : ils ont l’air en bon état après leur 1400km.

Direction l’hôtel. Accueil chaleureux du réceptionniste, distribution des chambres, installation. Nous retrouvons Nicole et Claude bronzés et en pleine forme,ils ont déjà parcouru quelques km à vélo autour de Poggi. Dur dur paraît–il « ça monte et ça descend ».

Petite balade dans la ville à la recherche d’un café qui pourrait accueillir 28 personnes, pas si simple !

Petite angoisse (j’aime bien me faire peur !) pas de nouvelle de la municipalité de Poggibonsi ni de l’association que nous devions rencontrer le soir ; personne n’est au courant : ni à l’hôtel, ni au restaurant, personne à la mairie. Bon...

20h30, nous nous installons à table, imaginez une longue table qui traverse tout le restaurant, impressionnant.

A peine installés, le réceptionniste de l’hôtel vient nous annoncer que Franca Martinucci représentant la municipalité, Graziano et Sergio de l’association Grandama, Massimo des Amici de Poggibonsi sont là ! Ouf.

Nous préparons un programme précis de la semaine. Tutti va bene ! Repas plus tranquille et dodo.

Mardi 24 avril

Différents groupes se forment, à pied, à vélo, en train...

Nous partons à la découverte du Chianti florentin.

Il fait beau, un peu frais mais cela ne va pas durer.

Une longue et douce montée nous amène à Castellino del Chianti, à travers les vignes, les oliviers et les hauts cyprès. Nous cherchons la tombe de Léo Ferré... nous ne trouvons que les tombes étrusques. Ce sont de petites caves voûtées, dispersées sous une colline ; Yves a gardé son casque et il a bien fait : les plafonds sont fort bas !

Nous continuons notre ascension jusque San Donato, joli village aux ruelles étroites, puis Grève in Chianti.

Une jolie place entourée de petits restos très sympathiques. Arrêt pasti approuvé par tous.

Il faut maintenant repartir ; quelques uns décident de rentrer directement.

Nous descendons enfin ! Une route agréable vers Strada in Chianti.

Retour prévu par de petites routes que nous espérons revêtues.

Arrêt pour étudier la carte : c’est ici qu’on tourne ; non c’est pas possible, il n’y a qu’un chemin presque à la verticale ! On demande à un passant (carte, geste et quelques mots italiens...) Ouf... c’est la petite route qui suit la rivière, apparemment, mais à la sortie d’un virage, nous voilà en face d’un nouveau mur ; « ya pas » il faut y aller. Ça grogne dans la troupe. Marie–Jo manque de faire un vol plané dans le décor. Une belle suée, quelques frayeurs, quelques râles et une vue magnifique bien méritée.

Retour très vallonnée. 112 km et plus de 2000m de dénivelé. Et Hervé qui avait peur que ce soit tout plat...

Un repas animé qui se termine en chanson avec tout le restaurant « Bella Ciao » !!

Mercredi 25 avril

Les marcheurs partent avec Fausto de l’association Bella Vista pour visiter San Giminiano.

Rendez–vous pour nous avec l’association Grandama.

Rencontre curieuse entre une équipe de cyclistes et une équipe de cyclos... fort sympathique en tout cas.

Ils nous guident de nouveau vers Castellino del Chianti.

Nous apprenons que Léo est retourné à Monte Carlo depuis Décembre !

Nous découvrons avec nos guides la ville de Radda, les vignes du « Coq Noir », cépage typique du chianti florentin.

En fin de matinée, Hervé casse son câble de dérailleur (mais non, ce n’est pas tout plat).

Arrêt dans une petite auberge. Nous mangeons quoi ? des pâtes pendant qu’Hervé répare (comme il avait faim, c’est allé très vite...) et en route pour Sienne.

Visite guidée par Claudio, natif de Sienne. Ruelles marquées du sceau de chaque quartier. Place du Pallo parsemé de touristes allongés au soleil.

Cathédrale époustouflante par son grandiose, tache de couleur parmi les hautes maisons sévères en brique.

Retour par Monteriggioni, village fortifié qui domaine du haut de ses 274m le Val d’Elsa, bien protégée des luttes entre Sienne et Florence.

Retour à Poggibonsi où nous quittons nos amis dans de grandes « effusions »...

112 km 1500m de dénivelé.

Jeudi 26 avril

Nous volons de nos propres ailes vers San Giminiano. Beaucoup de monde : c’est jour de marché ! Quelques grincements de dents (les miennes !) pour laisser les vélos, attachés certes, à l’entrée de la ville.

Difficile de voir la perspective de la place... Nous montons au sommet de la colline pour admirer ces si beaux paysages toscans. Quelques peintres exposent dans les jardins de la Rocca di Montestaffoli.

Et nous repartons vers Volterra. Arrêt pâtes comme d’habitude (un peu plus même un peu trop...). Une belle ascension jusqu’à la place où nous retrouvons Nicole et Claude. Visite rapide de la basilique.

A la sortie des remparts, vue sur la mer (à 40 km à vol d’oiseau).

Il ne reste, paraît–il, plus qu’à descendre jusqu’à Poggibonsi. Drôle de descente plutôt très vallonnée, un petit vent de face bien sûr, quelques voitures... heureusement une route de crête qui nous permet de se régaler de chaque côté !

102km, 1500m de dénivelé.

Nous retrouvons le soir Massimo qui a emmené les marcheurs à la découverte des environs de Poggibonsi. Tenue de chasse et chapeau de paille. Superbe !

Vendredi 27 avril

Destination Montieri dans les collines métallifères.

Un tout autre paysage : route montagneuse et boisée. Quelle plaisir ! Il fait toujours aussi beau. Nous voyons apparaître de-ci de-là un village sur une colline blotti autour de son église.

A Montieri, nous nous arrêtons sur la place de l’église dans une petite auberge.Terrasse au soleil : innovation du jour, après les pâtes des capuccino (ni ?)

De nombreux cyclistes qui s’entraînent pour une prochaine cyclosportive.

Un petit détour par l’abbaye de San Galgano, sans toit ; il faut dire qu’il était en plomb (drôle d’idée) et que Napoléon (encore lui) l’a fait fondre à des fins militaires. Au sommet de la colline, une jolie chapelle ; curieusement tout le monde a décrété qu’elle était fermée et personne n’est allé vérifier.

Retour rapide par le Val d’Elsa, route de vallée. Soudain, de grosses gouttes de pluie glacée. Un refuge dans une station service !!!

Heureusement cela ne dure pas.

Colle di Val d’Elsa, Poggibonsi, le soleil est revenu.

122 km 1400m de dénivelé.

Massimo vient nous chercher pour aller admirer les grands feux allumés au bord du « fume » et sur les collines avoisinantes ; on fête la fin de l’hiver. C’est surtout, pour les habitants,l’occasion de se rencontrer : on parle, on rit, on s’embrasse, on demande des nouvelles du petit, bref, comme partout.

Samedi 28 avril

C’est la fête de San Lucchese, patron de Poggibonsi.

Marcheurs et cyclos se retrouvent pour une journée commune, en compagnie de Massimo. Nous retrouvons également des Allemands de Werne, autre ville jumelée, et de Bailleul, jumelée avec Werne... quel meli melo !

Départ à pied, pour le Castello de la Magione, lieu d’accueil pour les pélerins qui suivent la « Francigena »et occupé par l’association des chevaliers du temple.

Visite guidée en 3 langues et en route pour le Poggio imperiale et fortezza Medicea qui domine la ville de Poggibonsi.

Accueil et visite par un chercheur français qui nous conte tous les malheurs de la ville, située à mi–chemin entre Sienne et Florence, et qui a donc a subi leurs querelles. Et si la ville actuelle se trouve dans la vallée actuellement, c’est tout simplement que l’ancienne ville, située sur la colline, a été rasée par les florentins avec interdiction absolue d’y habiter. Cela fait le bonheur des archéologues qui découvrent ainsi les vestiges d’une ville médiévale et peuvent reconstituer son plan.

L’actuelle forteresse date de Laurent de Médicis, forteresse bien sûr militaire, qui abrite maintenant un bien beau restaurant !

Ce n’est pourtant pas là que nous allons manger ; nous préférons un pique nique à la fontaine aux fées avec dégustation de charcuterie locale (avec un petit chianti bien sûr).

Une grande promenade digestive nous font découvrir les alentours, San Lucchese, Castello di Badia, chemins pentus et vallonnés. Bravo à Denise qui nous a tous épatés !!

Retour avec une gelato bien méritée.

Tout le monde se retrouve le soir pour un repas rapide certes mais émouvant. Vincent a été mandaté par le groupe pour aller me chercher à San Giminiano une très jolie eau forte. (J’en profite maintenant pour remercier encore tout le monde de ce cadeau ! Il trône maintenant dans mon salon).

Repas à peine achevé que nous voilà reparti à l’assaut de la colline chez un ami de Massimo qui nous accueille chaleureusement dans sa maison avec Chianti et gâteaux... pour voir le feu d’artifice.

La nuit tombée, c’est parti ! A chaque instant, on entend « ça y est, c’est le bouquet ! »

Superbe !

Redescente avec les lampes électriques et repos.

Dimanche 29 avril

Nous voilà repartis sur le vélo. Le groupe s’est bien éclairci : fatigue, envie de visiter Florence...

Claude et Nicole repartent en voiture.

Et pour la 3ème fois, on remonte sur Castellino pour aller jusque Badia a Coltibuono, en passant par Gaiole. De petites routes non revêtues sauf au passage dans les villages, très pentues ; nous cherchons longtemps de quoi nous restaurer (et désespérément pour certains il est 12h30 bien bien dépassé) ; nous ne serons pas déçus !

Terrasse ombragée, accueil souriant et... des pici al gliole succulents (seul Hervé était un peu déçu car cela paraissait moins copieux que les tagliatelles). Les pici sont des très gros spaghetti qui autrefois étaient roulés à la main.

Retour par Rada, Castellino et descente finale.

118 km et 1900 m de dénivelé.

A peine arrivés que nous voilà en train de charger les vélos dans la camionnette.

Dernier repas à Poggibonsi, au revoir ému à nos amis de Grandama, à Massimo, à Fausto.

Nous les invitons à notre tour à venir visiter notre région : « c’est promis, nous viendrons !».

Lundi 30 avril

Nous voilà de nouveau séparés : les camionneurs reprennent la route, 4 repartent sur Florence, et les autres vont à Pise.

Nous avons le temps, cette fois–ci de visiter.

Bagages à la consigne, en route vers LA tour.

Jolie petite ville, à vrai dire, calme, petites rues typiques. Bien agréable.

L’arrivée au Campo dei Miracoli est moins enthousiasmant quant au calme : cela grouille de monde. Juanita trouve que la tour « ne penche pas tant que ça ». Elle a vite changée d’avis en changeant d’orientation! aditionnelle photo. Aucune visite des splendides monuments, tout est payant et avec une queue impossible.

Et le temps passe trop vite.

On part à la recherche d’une taverne typique indiquée dans notre guide pour un casse croûte rapide : tout est fermé. Il faut se rabattre sur une trattoria pour touriste près de la gare. Tant pis.

En route pour l’aéroport, le même petit « jet randonneur club marcquois » et nous voilà à Roissy.

3 h d’avance... C’est la débandade. Chacun cherche un moyen de rentrer sans attendre le train prévu, finalement, on se retrouve tous sur le quai. Un contrôleur nous autorise à prendre le premier TGV qui passe car il y a de la place.

Marie-Jo Danièle et moi allons prendre un café au wagon bar. Nous n’avons pas encore réalisé où nous étions. Nous voilà à répondre en italien « grazie »...

Arrivée à Lille, un beau soleil nous attend, c’est déjà ça.

Et il nous reste en mémoire, ces images magnifiques de Toscane : vigne, olivier, soleil, monuments.

Et nous savons aussi que nous y avons des amis ; il ne nous reste plus qu’à les accueillir.